Par Jean-René Clergeau - Avant qu'une série de barrages ne vieillie barrer son cours, et que le chemin de fer ne concurrence la batellerie, la haute Dordogne était une voie de communication très fréquentée. Des gabares construites à la hâle dans' le haut pays acheminaient vers l'estuaire le bois, le fer, le charbon et les denrées agricoles. L'histoire peu connue de cette navigation sur la partie la plus périlleuse du fleuve est évoquée par l'historien Jean-René Clergeau. Elle revit au travers du récit remarquablement vivant et précis d'une descente rédigé au début du siècle par le gabarier limousin Jean-Baptiste Blaudy. Voici en quelque sorte la contrepartie historique et ethnographique de l'épopée des gabariers de Dordogne récemment popularisée par un feuilleton télévisé, "La rivière Espérance".