L'architecture navale n'a jamais tant progressé que sous l'aiguillon de la compétition. Parce que le thé frais se vendait à prix d'or, au milieu du XIXe siècle, les négociants anglais et américains ont incité les armateurs à faire construire des navires de plus en plus rapides. Ainsi sont nés les clippers du thé. Commandés par de fameux torcheurs de toile, ces trois-mâts aux lignes affinées à l'extrême et aux voilures démesurées luttaient sans merci au retour de Chine pour être les premiers à débarquer leur précieuse cargaison dans les docks de Londres. La course du thé, dont la plus disputée, celle de 1866, est ici racontée, trouve là son origine. Les informations contenues dans cet article ainsi que l'iconographie qui l'illustre sont, pour l'essentiel, empruntées au premier chapitre du nouveau livre de Jacqueline et Claude Briot "Les clippers français".