l’hiver dernier, le voilier de la Marine nationale Mutin était en arrêt technique majeur (atm) au chantier du Guip pour le remplacement de son pont © MICHEL LE COZ
Propos recueillis par Gwendal Jaffry - Yann Mauffret n’est pas seulement un talentueux charpentier de marine et un patron de chantier naval reconnu, c’est un passionné du bateau, de l’histoire, des savoir-faire, un féru de navigation qui appareille dès qu’il le peut à bord de son « Seagull » pour vivre la poésie de la mer – forcément à la voile pure. Quarante ans après qu’il a rejoint le chantier du Guip naissant, et fort de dizaines de restaurations exemplaires mais également de constructions d’envergure, il revient pour nous sur la vitalité du mouvement autour du patrimoine maritime, les perspectives d’avenir, mais également les difficultés de son secteur comme le recrutement ou la ressource en bois, sans oublier le combat pour la conservation d’une flottille.

Le chantier du Guip est une référence, le plus important chantier de construction navale en bois du littoral français en termes de chiffre d’affaires et de nombre de salariés. Quelle est la recette de ce succès ?

On a su saisir les opportunités, avec la construction de la goélette-aviso La Recouvrance, lancée en 1992, ou les restaurations de la gabare Notre-Dame de Rumengol, du 12 mètres ji Vanity V [CM 99 et 136]… La réalité, c’est aussi qu’on est très exigeants, probablement davantage que dans d’autres structures. Comme on cherche à faire toujours mieux, à l’image de la restauration du bordé en trois plis croisés du canot Patron François-Morin, qui a représenté un aboutissement technique [CM 282]. Aujourd’hui, on poursuit sur le plan German Frers Juana, qui est un chef-d’œuvre, et on s’apprête à travailler sur la frégate L’Hermione.