Charles Fiquet, né en Normandie en 1897, a d’abord travaillé à la minoterie familiale avant de tout plaquer et de s’installer, après guerre, sur l’île de la Loge, en Seine-et-Oise. En cheville avec un atelier de photographie local, il devient le portraitiste attitré des mariniers et de leurs bateaux. Il est alors le seul photographe spécialisé dans cet univers qu’il fait sien jusqu’à sa mort, en juin 1961. La semaine suivante, le Journal de la Navigation le salue ainsi : « Connu de tous les mariniers sous le nom de “Radar”, il était devenu, depuis une douzaine d’années qu’il était aux écluses de Bougival, une figure populaire avec son Kodak en bandoulière. Il était connu jusqu’à Rouen et Longueil-Annel, à toutes les écluses : Poses, Carrières (où il avait séjourné quelque temps), à Andrésy, à Conflans… Son tempérament bohème avait été attiré par les mariniers dont il était l’ami… et le photographe.  Qui n’a pas à son bord, une photographie de son bateau ou de sa famille exécutée par Radar ? » Laurent Roblin, le conservateur du Musée de la batellerie et des voies navigables de Conflans-Sainte-Honorine, a la garde des milliers de portraits de Radar. Il nous a ouvert cette collection unique, inédite, à laquelle il consacre un livre à paraître aux éditions Sutton : Mariniers – Charles Fiquet, photographe humaniste. L’article publié dans la revue Le Chasse-Marée bénéficie d’une iconographie enrichie.