Par Marcel Rondeleux - Lorsqu'il embarque, en mars 1900, sur la célèbre Melpomène, Marcel Rondeleux est bien conscient de vivre une aventure exceptionnelle : il mènera une des dernières frégates à voiles en service dans les Marines européennes. Amoureux de la belle manœuvre, il va devenir dépositaire de la grande tradition de la marine à voiles, oubliée depuis belle lurette dans cette Royale de la vapeur, et bien distincte de celle du commerce. Dans un livre superbe publié en 1929, Les derniers jours de la marine à voiles, il livre l'essentiel de ses souvenirs : apprentissage en Rade de Brest, campagnes lointaines, et surtout récit de ses deux années sur la Melpomène. A l'heure où le Belem, dernier trois-mâts barque français, recommence à naviguer, il ne pouvait y avoir meilleure reprise de contact avec l'art de manœuvrer un gréement carré.