par Antonio Mauro, photos de Michel Thersiquel - Venise, gigantesque vaisseau de pierre mouillé dans un archipel, tire sa raison d'être et sa vie de l'eau qui la pénètre et l'entoure. Le bateau a toujours été et reste le moyen de transport et de déplacement le mieux adapté à ce milieu particulier. Aujourd'hui; la voile sur la lagune et la rame dans la cité sont détrônées par le moteur, qui a bouleversé tant de traditions. Venise, depuis toujours désirée des étrangers, risque aussi l'embolie face à une fréquentation touristique délirante. Voyant leur ville confisquée, les Vénitiens ont eu le fort et sain désir de se réapproprier l'espace, à leur manière, en réhabilitant et en pratiquant ce que les tour operators ne leur avaient pas encore pris : l'art de nager à la vénitienne. Ils ont créé pour eux-mêmes la " Vogalonga' ; une fête nautique époustouflante de vie et de couleurs, mais acceptent tous ceux venus d'ailleurs avec leurs muscles et leurs bateaux. Antonio Mauro nous fait vivre et partager l'esprit et la forme des premières éditions de cette manifestation; le 24 mai dernier, Michel Thersiquel a suivi pour le "Chasse-Marée'; la treizième Vogalonga et nous en a rapporté une gerbe d'images.