A la recherche de la voile pauvre

Yvon Le Corre a toujours aimé les vieux bateaux. Alors qu'il était professeur de dessin au lycée de Morlaix, il promenait sa « Marie-Chose », un joli petit canot à misaine, entre les cailloux de Roscoff et de Sieck. Au fil des ans, l'attrait de la mer est devenu le plus fort. En 76, il obtient une mise en disponibilité de deux ans de l'Éducation nationale, pour partir faire une longue croisière avec Iris. Iris, c'était un vieux smack, un dragueur d'huîtres de Colchester, sur la côte Est anglais. Une coque noire de 12 m de long, basse sur l'eau, des lignes étonnamment fines pour un bateau Ide labeur, une étrave droite, un arrogant bout-dehors de 4 m 20... Iris a 75 ans, mais il a gardé fière allure et se révèle un bon marcheur capable de s'offrir ses 12 nœuds au portant dans la brise. Une sérieuse toilette, quelques membrures remplacées, le gréement revu, et le smack qui n'avait jamais quitté sa baie de Colchester est prêt pour l'Atlantique et les lointains horizons. Yvon Le Corre a choisi d'emmener Iris à la recherche de ses frères, les voiliers qui travaillent, comme lui le faisait autrefois. La voile pauvre par opposition à la voile de loisirs.