Par Pierre Primot - Qu'on l'utilise comme matériau de construction ou comme élément d'amendement de terres agricoles trop acides, le sable de rivière et de mer est exploité depuis longtemps en de multiples points du littoral. En Bretagne, de nombreuses communautés maritimes souvent proches du monde paysan qu'elles approvisionnent, ont fondé une grande part de leur activité sur le trafic du sable et du maërl (cf Ar Vag, t. III). Sur la côte Sud du Finistère, en particulier dans l'Odet, le métier de sablier proprement dit s'est véritablement affirmé au milieu du XIXe siècle et, des années durant, de nombreuses unités ont remonté la rivière jusqu'au cœur de Quimper pour décharger les cargaisons "pêchées" sur les grèves ou au large. Depuis l'époque des premières motorisations, entre les deux guerres, le métier n'a pas cessé d'évoluer et les tonnages d'augmenter. Aujourd'hui, un seul navire sablier très perfectionné mais d'une taille qui semble gigantesque par rapport à celles de ses prédécesseurs, le Penfret, navigue encore entre les rives boisées de la belle et douce ria cornouaillaise.