Par Michel Croguennec, Fondés à Rouen dans la dynamique de la loi de 1893 sur les primes, les Chantiers de Normandie ont une histoire aussi chaotique que celle de notre marine marchande. Après avoir lancé, au tournant du siècle, quelques-uns des derniers voiliers long-courriers, ils mettent sur cale des vapeurs puis différents types de cargos à moteur. Mais aux années cinquante particulièrement euphoriques succède bientôt un chapelet de crises. Affaiblie par cette activité en dents de scie, l'entreprise doit se reconvertir, et finalement fermer ses portes après avoir donné naissance à près de cinq cents navires sur le site de Grand-Quevilly.