Par Annette Lahaye-Collomb - Enoncé comme cela, on croirait volontiers à une galéjade... Et pourtant ! A Marseille, sur la corniche qui borde l'anse Calvo, le promeneur côtier découvre un imposant bâtiment aux fortes murailles ancrées sur le rocher, qui laissent imaginer la dureté des coups d'humeur de la Méditerranée. Un escalier extérieur descend jusqu'au ras de l'eau pour atteindre un renfoncement en forme d'ogive. Au bas de celui-ci, une ouverture percée dans la roche laisse pénétrer la mer; l'orifice est protégé par une porte de bronze munie de trous, faisant obstacle aux objets flottants indésirables. Le château d'If n'est pas loin, mais le comte de Monte-Cristo n'a pourtant rien à voir dans cette affaire. En effet, ce bastion sert d'écrin au marégraphe (1) de Marseille , un étonnant appareil d'enregistrement des mouvements de flux et de reflux de la mer, par le relevé précis des hauteurs d'eau à chaque instant de la marée. Selon le dictionnaire, cet instrument de mesure peut aussi s'appeler "maréographe" ou "maréomètre", ou encore "puits de marée".