par Greg Underfly - Quand les houles énormes du golfe de Gascogne, poussées par les tempêtes d'ouest, enflent et se ruent sur la côte basque, elles engendrent un ressac phénoménal. Celui-ci a eu raison autrefois des falaises et de la dune de sable qui fermaient la baie de Socoa, protégeant Saint-Jean-de-Luz et Ciboure. À partir de la fin du XVIIe siècle, ces ports ont régulièrement été la proie des vagues. Le mur de pierre édifié pour défendre Saint-Jean-de-Luz ne suffisant pas à protéger la ville, trois digues ont été édifiées à l'entrée de la baie à la fin du XIXe siècle. Mais ces murailles elles-mêmes doivent être continuellement renforcées... C'est le travail des équipes qui, depuis un siècle et demi, se succèdent pour entasser des gigantesques blocs de béton en guise de brise-lames au pied de ce ouvrages d'art.

Tous les hivers, les travailleurs du port de Socoa, à Ciboure, construisent les énormes blocs qu'ils immergent dans la baie au retour des beaux jours. Aujourd'hui, plus de vingt mille ont été mis en place. Ce n'est pas encore pas assez, et cet indispensable travail ne sera jamais terminé : sous l'effet des vagues, certains blocs bougent, s'enfoncent, ou même, aussi étonnant que cela puisse paraître pour des monolithes d'une cinquantaine de tonnes, disparaissent...