Par Peter H. Spectre - En baie de Penobscot, dans le Maine, toutes les anciennes goélettes de cabotage ou de pêche en état d'être restaurées ont été réarmées au charter. Et c'est une flottille de plus de vingt-cinq voiliers qui évolue chaque été sur le littoral splendide de cet Etat du Nord-Est américain. On est loin des quatre ou cinq grosses unités lancées dernièrement dans le cadre du concours « Bateaux des côtes de France » ! Et comme l'Amérique a toujours quelques longueurs d'avance dans le domaine des évolutions sociologiques, les Maine windjammers » ont commencé d'accueillir des amateurs assez tôt pour que la tradition de la voile au cabotage ait pu être transmise sans altérations notables. Cette activité née aux Etats-Unis dans les années trente est aujourd'hui tellement florissante qu'il a fallu construire des répliques pour satisfaire à la demande. Ces grands navires en bois, gréés avec un remarquable souci d'authenticité, souvent même non motorisés, n'offrent pourtant pas le confort auquel est accoutumée la clientèle habituelle des charters. Mais n'est-ce pas justement le retour à la nature et à la vie rude des « coastermen » qui séduit les amateurs ? Si les magnifiques photographies de Benjamin Mendlowitz sont susceptibles de faire rêver, puisse l'article de Peterli H. Spectre enrichir ceux qui, en France, ont charge de gérer des bateaux traditionnels et cherchent une formule d'exploitation qui soit à la fois viable économiquement et conforme à la vocation singulière de ces voiliers pas comme les autres.