Théophile Cognacq (1817-1896), originaire de l’île de Ré, s’établit à La Rochelle en 1850. Orfèvre-bijoutier, comme son père, il s’essaie dès cette année à la production de portraits au daguerréotype, dans le petit atelier installé au dernier étage de sa maison. Diversifiant peu à peu les sujets de ses photographies, réalisées sur papier à partir de la fin des années 1850, Théophile Cognacq s’intéresse aussi à l’architecture de la ville et aux détails des ornementations des bâtiments. Il finit par céder sa bijouterie en 1874 pour faire de la photographie son activité principale, avec deux de ses fils, Théophile et Adrien.

À cette époque, le port de La Rochelle se relève d’un début de siècle plutôt peu actif du point de vue commercial. La ville ne possède jusqu’en 1855 que deux ports : le havre d’échouage et le bassin intérieur, séparé du premier par une écluse et aménagé pour accueillir les morutiers et les plus grands navires marchands. La relance viendra avec l’arrivée du chemin de fer en 1857, puis l’inauguration d’un bassin extérieur, en 1862 – le désormais célèbre « bassin des Chalutiers » –, permettant de désengorger les deux anciens abris. La gare étant située presque au bord des quais du nouveau bassin, les armateurs peuvent expédier le poisson plus rapidement.

Enfin, en 1890, un peu à l’Ouest de la ville elle-même, face à l’île de Ré, est inauguré le port de La Pallice, capable d’accueillir les navires modernes, aux dimensions toujours plus importantes. La maison Cognacq & fils est chargée par les Ponts et Chaussées de documenter les travaux de ce port de commerce.

Les œuvres des Cognacq permettent ainsi d’appréhender l’évolution et le regain d’activité qui marquent, à cette époque, l’histoire du port de La Rochelle.

Remerciements à Éric Faivre d’Arcier qui nous a fait découvrir les archives de la maison Cognacq et fils.