Par Catherine Vadon-Le Bras * - "Poisson d'avril" par excellence, l'alose remonte les fleuves chaque printemps pour s'y reproduire. Dans la région nantaise — tout comme aux environs de Rouen et de Bordeaux —, les pêcheurs lui tendent leurs filets depuis la nuit des temps. La chair de ce migrateur est réputée si savoureuse que les Romains en envoient de pleins viviers jusqu'à leur Capitale et que le Moyen Age en fait un mets princier. La ressource pèse alors si lourd dans l'économie locale qu'au début de ce siècle une paroisse de Nantes aux pêcheries réputées sera surnommée "Sainte Alose". Mais aujourd'hui ce migrateur n'est plus en odeur de sainteté. Plus rare et victime de ses trop nombreuses arêtes, l'alose se pêche peu et se vend mal, en dépit de son indiscutable valeur gastronomique.