Par Anne-Marie Le Mut - Les populations côtières savent bien exploiter les ressources du littoral. La pêche à pied est sans nul doute l'activité la plus pratiquée mais certaines régions offrent des possibilités particulières. Ainsi les côtes Nord du Finistère ont-elles fait vivre des générations de goémoniers fréquentant l'estran, mi-marins mi-paysans. Plus à l'Est, entre l'estuaire de la Seine et la baie de Somme, la mer, qui agresse sans répit la fragile falaise crayeuse a engendré d'immenses quantités de galets siliceux, masses mobiles se déplaçant au gré de la houle. Ces tapis de pierres arrondies ont profondément modelé cette partie du littoral, avec des effets tantôt bénéfiques, tantôt négatifs. Depuis cent cinquante ans, les galets marins rendent de très grands services pour différents types d'industries. D'énormes quantités ont ainsi été extraites du rivage, entraînant parfois de profonds déséquilibres écologiques. Choisir et ramasser le bon galet était un dur métier de la côte, pratiqué par des hommes et des femmes, souvent avec l'aide de chevaux bien dressés. Aujourd'hui, le galet reste toujours prisé, mais le ramassage côtier fait l'objet d'un strict contrôle, et les chevaux bâtés ne descendent plus sur la grève. Anne-Marie Le Mut a rencontré le dernier équipage du Tréport, qui a quitté le métier en 1985.