Par Charles Josse - Présente dans de nombreuses mers du globe, la coquille Saint-Jacques est un mollusque dont la chair fine est très appréciée des gourmets. Les deux-tiers des coquilles consommées en France sont importés, principalement d'Amérique du Nord et du Japon, la production de ce dernier pays étant exclusivement d'origine aquacole. Les fonds littoraux français de la Manche et de l'Atlantique hébergent plusieurs gisements de coquilles, parfois exploités depuis fort longtemps. Celui de la baie de Saint-Brieuc, l'un des plus importants, fait l'objet depuis plus de vingt ans d'une pêche saisonnière très intense. Cette activité a profondément modifié le monde de la pêche dans cette région bretonne. Sur le plan social et humain d'abord, car elle a attiré vers le métier de nouveaux pêcheurs parfois étrangers au milieu maritime traditionnel; sur le plan économique ensuite, car elle a occasionné la mise en place d'un système destiné à gérer rationnellement ce fragile bien commun. Pour atteindre cet objectif de dimension nationale aujourd'hui, et européenne demain, administrations, scientifiques, mareyeurs et marins-pêcheurs ont uni leurs efforts. En dépit de ses imperfections, cette action concertée en baie de Saint-Brieuc préfigure une des formes d'avenir de la pêche qui demain verra sans doute plus d'éleveurs que de chasseurs.