Sommaire de la revue parue en janvier 2003 :

  • LE BATEAU A CORNETS DES HORTILLONNAGES D’AMIENS
    Le «bateau à cornets» est le symbole des «hortillonnages», terme picard désignant à la fois une activité agricole et le site où elle se pratique : un archipel d’îlots déployé en croissant entre les bras de la Somme et de l’Avre, couvert de jardins, de bois et de cultures maraîchères. Autrefois utilisé pour acheminer les légumes au marché d’Amiens, «l’batieu», comme on l’appelle ici, est depuis toujours le seul mode de locomotion sur les 56 kilomètres de canaux de cette étonnante mosaïque de terre et d’eau.

 

  • ASKOY, LE VOILIER DE JACQUES BREL
    Le plus bel exploit du yawl Askøy II est sans doute d’avoir suscité l’improbable rencontre entre ces deux Belges d’exception que furent Hugo Van Kuyck et Jacques Brel. Sans le charme de ce yacht, l’urbaniste international, héros de la Seconde Guerre mondiale et insatiable bourlingueur du «plat pays» n’aurait jamais croisé le sillage scintillant de l’artiste. Le premier, fatigué par les ans, renonce à naviguer; le second, lassé du music-hall, espère soigner en mer sa phobie de l’immobilisme. Mais le tour du monde entrepris prend vite des allures de croisière infernale, avant de s’interrompre aux Marquises.

 

  • LA FABRICATION ARTISANALE DE CASIERS EN OSIER
    Naguère, le marin pêcheur fabriquait souvent lui-même ses casiers. Mais l’emploi des matières plastiques a conduit à l’usage d’un matériel standardisé, disponible pour un prix raisonnable dans toutes les coopératives maritimes. Quelques rares anciens restent cependant fidèles aux pièges en matériaux naturels, traditionnellement réalisés au cours de l’hiver. C’est le cas de François Le Bris, du Conquet, qui confectionne toujours avec une grande habileté des casiers à crustacés en osier, comme l’ont fait avant lui ses père et grand-père.

 

  • VANCAUWEBBERGHE, ARMATEUR DUNKERQUOIS A ISLANDE
    Par son appartenance à une dynastie locale qui a bâti sa fortune sur la pêche morutière, par la longévité de sa carrière, par son dynamisme de chef d’entreprise au caractère bien trempé, Joseph-Pierre Vancauwenberghe est très représentatif des armateurs dunkerquois à Islande du XIX° siècle. Son ascension rapide, jusqu’au déclin amorcé avec l’apparition des chalutiers à vapeur, illustre parfaitement l’histoire singulière de l’activité majeure de ce port au temps des voiliers ligneurs.

 

  • L’OISEAU DES ÎLES, DERNIER VOILIER LANCE PAR DUBIGEON A NANTES
    Dernier voilier lancé en 1935 par les fameux chantiers navals nantais Dubigeon, l’Oiseau des îles a navigué au cabotage entre les archipels idylliques de la Polynésie jusqu’à la fin des années 1950. Devenu obsolète en tant que navire de charge, ce coureur du Pacifique a eu la chance de ne pas être détruit. Passant de mains en mains, regréé, transformé en yacht de luxe et rebaptisé Flying Cloud, le robuste trois-mâts en acier navigue toujours dans les Antilles, il constitue aujourd’hui un élément précieux de notre – maigre – patrimoine de grands voiliers.

 

  • L’HISTOIRE DES REGATES ROYALES DE CANNES
    En 1859, quatre yachts s’affrontent pour la première fois sur le plan d’eau de La Napoule. Dès lors, ces rencontres vont progresser tous les ans, à tel point que certains n’hésiteront pas à qualifier Cannes de “Cowes de la Méditerranée”. Les régates, baptisées “internationales” en 1906, deviennent “royales” à partir de 1929. Longtemps réservée aux voiliers de la jauge métrique, cette épreuve prestigieuse va pourtant disparaître en 1964, avant qu’une belle initiative lui redonne vie en 1979. Les Régates royales de Cannes sont aujourd’hui un événement phare du yachting classique, comme leur XXIV° édition en a témoigné.