Par Bernard Vigne - Bateau provençal par excellence, le mourre de pouar sera remplacé à la fin du XIXe siècle par les pointus et barquettes implantés par les constructeurs italiens. Il ne survivra jusqu'à nos  jours qu'au Grau-du Roi, à la lisière de son aire d'utilisation, dans ce port artificiel avant la lettre qui a longtemps été le seul refuge du fond du golfe du Lion. Ainsi nommé par ironie en raison de son appendice d'étrave qui évoquait le groin du cochon, le mourre de pouar est le dernier survivant des bateaux à éperon. Son gréement par ses analogies et ses différences avec celui des catalanes déjà étudiées  - Le Chasse-Marée n° 10 - atteste de la richesse encore mal connue des bateaux méditerranéens. En racontant l'histoire de cette flottille et les différentes pêches qu'elle pratiquait, Bernard Vigne fait aussi revivre la communauté maritime du Grau dans une région que n'avaient pas encore bouleversée les grands aménagements touristiques.