Rentrera, rentrera pas ? Temps permettant… Empêché par le vent et son fardage, le Belem s’est expatrié deux jours au port de pêche de Douarnenez et a alimenté les rumeurs ; langues filant bon train, des commères douarnenistes ont pu ainsi annoncer urbi et orbi que “ses deux capitaines s’étaient battus” ! C’est donc un silence ébahi et émerveillé qui a accueilli le passage au ralenti du Belem entre les portes de la ria du Port-Rhu, dans l’après-midi du samedi 24 juillet, avant que l’on ne songe à applaudir, de plus en plus fort. “La visibilité sur un bateau comme ça est très, très mauvaise… c’est une manœuvre extrêmement délicate… Magnifique ! Magnifique ! Bravo commandant !” a lancé un Jacques Blanken, aux anges, depuis sa cabane de commentateur. Non moins ému, son compère Michel Philippe faisait observer que “la porte avait été construite pour ce qui se passe aujourd’hui”. La ria aménagée au début des années quatre-vingt-dix pour le Port-musée a pris vingt ans plus tard toute sa dimension, le sas, large de 10 mètres, ayant été dimensionné au gabarit du Belem, en tant que plus gros navire de commerce à voiles français. Large de 8,80 mètres et long de 58 hors tout, le trois-mâts barque nantais, construit en 1896, n’a laissé de part et d’autre de ses flancs que la place à des défenses tenues à bout de bras.

L’article publié dans la revue Le Chasse-Marée bénéficie d’une iconographie enrichie.