Comme chaque année, le Grand pavois de La Rochelle et le Salon nautique de Paris nous ont offert quelques nouveautés, à commencer par le Zazie du chantier naval des Vénètes <www.venetes.fr>. C'est parce qu'il ne trouvait pas sur le marché le voile-aviron adapté à son programme qu'un plaisancier s'est adressé à l'architecte naval Pierre Delion <www.archi-delion.com>. Le bateau devait être conçu à la fois pour des balades en mer et pour des navigations sur les fleuves et rivières, qu'il soit mené par une ou deux personnes; son gréement devait être facile à ranger pour passer à l'aviron, tout en étant modulable pour des sorties plus sportives.

Ces quelques principes ont guidé le tracé du Zazie. Les entrées d'eau sont fines et la surface mouillée réduite pour favoriser la marche à l'aviron. La position des bancs a été étudiée pour décaler légèrement les poids sur l'avant afin de dégager la voûte et diminuer la surface mouillée quand l'équipage nage. Le banc arrière est également réglable pour permettre de conserver la même assiette longitudinale, que l'on soit un ou deux rameurs. La largeur à la flottaison étant réduite, la carène a été évasée pour améliorer la stabilité de formes sous voile. L'architecte a retenu un gréement au tiers, qui, outre son esthétique, offre beaucoup d'avantages: le mât reste court, ce qui facilite le transport du bateau car il ne dépasse pas de la remorque; la voile est aussi vite gréée qu'amenée ou ferlée le long du mât, le gréement ne gênant jamais les rameurs.

Le Zazie mesure 4,40 m de long pour 2,75 m de large, 0,15/0,95 m de tirant d'eau et déplace 90 kg. La voile mesure 6,7 m2, deux bandes de ris permettant de la réduire à 5,5 puis 4,4 m2. Le contre-plaqué époxy a été retenu pour la coque étant donné son prix abordable, sa facilité de mise en oeuvre et son faible poids; il permet également une construction amateur, à partir de plans ou de kits.
Nicolas Galais et son entreprise Nouvelle génération voile <www.nouvellegenerationvoile.fr> sont allés dénicher outre-Atlantique le Norseboat 17.5, une unité construite par l'entreprise canadienne Norseboat <www.norseboat.com> qu'ils importent aujourd'hui en France. Pour concevoir ce voile-aviron de 5,33 m de long pour 1,57 m de large, 0,20/0,94 m de tirant d'eau et 240 kg de déplacement, l'architecte naval Chuck Paine <www.chuckpaine.com> s'est inspiré à la fois des bateaux creux d'Europe du Nord et des canots semi-pontés armés au XIXe siècle par les pêcheurs du New Jersey. La coque en polyester du Norseboat est à clins. Deux bancs de nage permettent de se propulser à l'aviron. Le gréement à corne est composé d'une grand voile de 9,76 m2 — entièrement lattée, ce qui simplifie les prises de ris—, d'un foc de 3,16 m2 et d'un gennaker de 6,04 m2 pour les allures portantes. Une petite capote protège des embruns le cockpit, qui offre de nombreux rangements. A noter qu'il peut être converti en "lit" pour la nuit en posant les portes des coffres entre les bancs. Le cockpit peut alors être cabané d'une tente prévue à cet effet.
Après nous avoir particulièrement séduits avec son Truc 12 (CM 195), Marco Croci <vvww.crusyacht.it> revient cette année avec le Truc 18 Cabrio. Une fois de plus, l'architecte italien a su faire montre de beaucoup de talent avec ce voilier polyvalent, autant conçu pour se faire plaisir à la voile que pour pratiquer la petite randonnée en toute sérénité. Pour assurer les performances, tout en jouant la carte de la simplicité, Marco Croci n'a pas hésité à doter sa coque de 5,50 m de long pour 2,30 m de large et 0,18/1,65 m de tirant d'eau (quille pivotante escamotable), d'un mât en carbone, d'une grand voile entièrement lattée de 18 m2 et d'un gennaker de 20 m2 amuré sur bout-dehors. Côté confort, on appréciera le teck du pont, ainsi que le bain de soleil qui s'escamote facilement pour convertir l'avant du bateau en une "cabine" recouverte d'une capote. Construit en polyester, le Truc 18 Cabrio sera commercialisé dès ce printemps. Les tarifs s'échelonneront de 16 000 à 23 000 € selon les options.
Le Range Boat est né de la rencontre de Franck Eydely, professionnel du bateau à Perros-Guirec, et Jean-Pierre Tabu, consultant. En 2006, tous deux sont tombés sous le charme des lignes du bateau conçu par Nigel Irens pour suivre les courses du trimaran Fujicolor. Ils ont alors décidé de reprendre le concept avec son architecte pour lancer une construction au sein de leur chantier Armor boat <www.rangeboat.com> situé dans les Côtes-d'Armor. Le Range Boat est inspiré des homardiers de la côte Est des Etats-Unis. Pourtant, si son allure est classique, il recèle beaucoup de modernité, à l'image de sa carène semi-planante ou encore du procédé de construction retenu, l'infusion époxy-balsa, qui permet un important gain de poids. Le déplacement de cette coque de 11,99 m de long pour 3,30 m de large et 0,90 m de tirant d'eau n'est ainsi que de quatre tonnes. Deux modèles, qui peuvent chacun échouer, sont d'ores et déjà disponibles sur le marché, un day-boat à une cabine et une version croisière à deux cabines commercialisée 250 000 €. Selon le programme, navigation sur plans d'eau intérieurs ou en mer, deux motorisations Nanni sont possibles, en 85 ou 200 ch. A noter qu'une unité de 17 m est à l'étude.
Quatre ans après sa création par Vincent Campion, le chantier costarmoricain V3C Nautique <www.doris.fr> augmente sa gamme de doris en polyester avec la création du Virginie. Cette unité de 4,75 m de long pour 1,75 m de large et 200 kg de déplacement vient en complément du Chausey et du Yankee, les deux versions d'un doris de 6,05 m propulsé à la voile ou au moteur, dont trente exemplaires naviguent déjà en France. Le doris Virginie peut embarquer quatre personnes. Il est commercialisé 8 800 € (avirons compris), plusieurs options étant par ailleurs proposées: pontage en iroko des coffres (980 €), caillebotis (860 €), gréement avec sa misaine de 5,25 m2 (1500 €), remorque spéciale (1500 €), moteur hors-bord.