Par Henri Vallat - André Civil - La Catalogne maritime. Près de 800 km de côtes ouvertes sur la Méditerranée. Une pêche et une flottille de commerce actives depuis toujours: au milieu du XVIIIe siècle, 400 navires caboteurs trafiquent dans les seuls ports de l'Amirauté de Collioure; de leur côté, les centres de construction navale situés au Nord de Barcelone lanceront par centaines les navires destinés aux Amériques ou aux Philippines. Les marins catalans joueront un rôle essentiel dans le développement économique du pays. Mais les voiliers marchands de Catalogne desservent surtout la Méditerranée occidentale: le vin, l'huile et le savon, le liège, les piquets de vigne, les agrumes, voyagent par mer, jusqu'aux moindres havres du littoral. Une simple plage, quelques passerelles suffisent au chargement des belles barcas de mitjana ou des plus modestes Leurs fonds plats et les quilles d'échouage permettent le halage à terre pour des escales plus longues. Le cabotage à voiles y continuera fort tard: les paillebots silhouettes nouvelles dans cette région avec leurs gréements auriques, naviguent encore voiles hautes à la veille de la seconde guerre mondiale. A Port-Vendres, Sète, Marseille, on revoit chaque hiver des groupes de voiliers débarquer leurs cargaisons d'oranges en vrac. André Civil et Henri Vallat ont étudié pour nous l'histoire des caboteurs et des borneurs de Catalogne. Ce premier texte ouvre la voie à d'autres recherches et devra être suivi d'une véritable approche ethno-historique, amplement justifiée par la prodigieuse vitalité des hommes de mer catalans.