Par Jacques Van Geen - On quitte la ville, on prend un train, un autocar, un bateau. Débarqué à l'île d'Yeu avec le flot des touristes, on tourne le dos à Port-Joinville, aux quais ani­més, aux cafés, aux plages, et l'on poursuit la route à bicyclette. Laissant le goudron, on rejoint cette grande maison à demi cachée dans un bosquet, à l'écart de la route de Ker Pissot... On pousse une porte, au fond de la cour, on baisse la tête pour entrer et l'on des­cend deux dernières marches. Une marée de dessins, de documents et de maquettes de livres en devenir a envahi les tables et les plans de travail. Les bibliothèques grimpent le long des murs, entre les peintures du maître des lieux, les œuvres des amis ou de la famille, un poster de Rembrandt et une pin-up Coca-Cola, jusqu'au plafond qui a disparu derrière une voûte de livres accro­chés, en rayons, sous les poutres. C'est l'ate­lier de Jean-Olivier Héron.