Par Erik Abranson - Il existe de nombreuses photographies de voiliers. Mais bien rares sont celles qui apparaissent à la fois techniquement parfaites, intéressantes, belles et émouvantes. Car on ne saurait bien photographier les bateaux sans les aimer et les connaître à fond. L'amateur qui améliore patiemment sa technique, parvient alors parfois à atteindre, à force de passion, une qualité que lui envieraient bien des professionnels. Basil Emmerson est de ceux-là. Ni monstre sacré comme Beken, ni monument de l'histoire de la photo comme Sutcliffe, il connaît pourtant merveilleusement les bateaux et son objectif est impitoyablement sélectif. Comme par hasard, tous les voiliers qu'il photographie sont superbes, parfaitement restaurés et gréés, sans une faute de goût ; jamais une cabane à lapin intempestive, ou une voile mal coupée... Basil Emmerson ne cherche pas l'effet spectaculaire, le cadrage à la mode, valorisant pour l'artiste, mais la vérité du bateau dans son fonctionnement, son environnement, son authenticité. Sa photographie est poétique parce que marine.