Par René Burlet et André Zysberg - La galère au travail, dans sa représentation la plus commune, c'est la galère à la rame. Voguer et ramer prenaient d'ailleurs exactement le même sens dans le langage des marins de la Méditerranée, le premier terme servant aux gens du métier. Or les galères de toutes les époques furent aussi des voiliers, et même d'étonnants voiliers, possédant et exploitant au mieux les qualités aujourd'hui oubliées ou pour le moins méconnues du gréement latin. Montrer la galère sous voile, décrire ses espars, ses agrès, analyser ses manœuvres et ses allures, donner une idée de ses possibilités et de ses limites en tant que voilier, tel est le propos que se sont fixés René Burlet et André Zysberg, (1) en s'appuyant sur des sources de première main des années 1680 à 1730, issues des dépôts d'archives de Paris, Marseille et Toulon : dessins d'époque, traités de manœuvres et de construction, journaux de bord, tous manuscrits, ignorés ou sous-exploités, qui n'avaient guère jusque-là retenu l'attention des historiens. Un article de référence qui s'intègre à la démarche du "Chasse-Marée", en fournissant une base historique indispensable à tous les amateurs de la voile latine et de l'art nautique méditerranéen.