Par Daniel Gilles - Alcyon n'est pas un bateau ordinaire. Ce n'est pas non plus un de ces yachts d'exception qui semblent vous regarder de haut. Non, il appartient à une autre famille, celle de ces cotres à corne que nous dessinions sur nos cahiers d'écoliers pour tuer le morne ennui des cours. Que de rêves n'avons-nous pas nourris à bord de ces griffonnages illicites ! En ce sens, Alcyon est notre récompense et il faut remercier Maxime Inizan, son propriétaire, et le chantier Jézéquel — auquel Le Chasse-Marée a consacré un article dans son n°10 — d'avoir su matérialiser ce rêve et d'en avoir fait un chef-d’œuvre. A quoi tient la magie d'Alcyon ? Sans doute à cet équilibre subtil entre tradition et création, entre pêche et plaisance, qui est un peu l'apanage des cotres de Carantec. Ni trop viril, ni efféminé, ce bateau-là ressemble fort au compagnon de route idéal. Sa silhouette massive inspire confiance et sa structure légère lui donne des ailes. Ajoutez à cela une qualité de construction à faire pâlir un ébéniste, et un accastillage du meilleur goût. Aucun doute : Tristan Corbière aurait aimé Alcyon.