
En avril dernier, des archéologues espagnols sont tombés sur les imposants vestiges d’un bateau du XVe ou du XVIe siècle en fouillant le site d’un ancien marché aux poissons, près du port de Barcelone. Long de 10 mètres sur 3 mètres de large, le fragment de coque en bois a été mis au jour dans une couche sableuse à 5 mètres de profondeur. Les scientifiques supposent que le bateau auquel il appartenait a coulé à cet endroit lors d’une tempête, à une époque où cette partie de la capitale catalane était immergée. Sous l’effet de la dérive littorale, la plage a progressivement recouvert cette zone. Surnommé Ciutadella I en l’honneur du parc voisin, ce bateau est la deuxième épave médiévale identifiée au cœur de Barcelone, dix-sept ans après la découverte d’un autre navire du XVe siècle, le Barceloneta I, près d’une gare. Pour l’archéologue qui mène les fouilles préventives, Santiago Palacios, « Barcelone est une ville d’archéologie pure ». Son équipe espère que les assemblages des bordages sur les membrures par des clous en fer et des chevilles en bois les renseigneront sur les techniques de construction navale méditerranéennes de la fin du Moyen Âge.
Pour qu’elle ne se détériore pas, l’épave doit être sans cesse humidifiée. Elle sera ensuite démontée pièce par pièce pour laisser place à la construction d’un centre scientifique consacré à la biomédecine.
Commencera alors un long processus de conservation, qui devrait durer au moins trois ans, pendant lequel tous les fragments seront recouverts de cire hydrosoluble pour être protégés. Adèle Hospital
Photographie : Elena Pastor
Publié dans Le Chasse-Marée 346 – Août-Septembre 2025