La gare maritime de Sète, lieu de rencontres, de départs et d’arrivées, a bien rempli son rôle lors des deux journées de Patrimoines en escale, les 20 et 21 mai derniers, en accueillant des invités venus parfois de loin pour discuter de culture, patrimoine naturel et économie maritimes. Organisé par l’équipe d’Escale à Sète (événement qui a lieu les années paires), ce temps d’échanges entre les acteurs du monde maritime a pour but de croiser des idées de fond et d’encourager les rapprochements entre des structures de différents pays.

« À un an de la prochaine Escale à Sète, c’est aussi une sorte de grande réunion de préparation », explique Wolfgang Idiri, le directeur de l’association, qui rassemble les énergies autour de lui pour que le patrimoine maritime ne disparaisse pas. Pour cela, il faut fédérer, diversifier, questionner.

Lors de ces journées se sont donc côtoyés responsables de musées ou centres d’interprétation maritimes français – musée de la Marine de Toulon, de l’étang de Thau, Atelier des Barques de Paulilles –, et étrangers – musée naval et technique de La Spezia, musée de Gênes –, diplomates et élus de pays d’Europe du Sud – Espagne, Portugal, Roumanie, Slovénie – pour échanger sur leurs pratiques et leurs perspectives. Ainsi, Samuel Villevieille, de l’Atelier des Barques, a-t-il émis le vœu de relancer la dynamique de réseau entre les musées et centres maritimes méditerranéens qui s’était engagée lors d’Escale à Sète en 2019, mais qui a été interrompue par la pandémie de Covid.

La Corse était également présente. L’île de Beauté a lancé un travail sur l’identification et l’inventaire de son patrimoine maritime matériel et immatériel qui avait fait l’objet d’un village spécifique lors de la dernière édition d’Escale à Sète. Cette diversité des origines a animé les trois soirées de chants corses, italiens, bretons, sétois, espagnols, et de bonne humeur dans un restaurant des rives du canal Royal et sur le pont de la Loire (bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain, BSAM), affrété pour l’occasion.

C’est aussi sur ce bâtiment qu’une ébauche du programme de la prochaine Escale à Sète a été dévoilée. On y verra la première participation des Slovènes, le retour des Portugais, et un partenariat avec La Spezia en Italie et Castellon de la Plana en Espagne, qui organiseront leurs propres « escales » sur le modèle de Sète.

Les imraguens de mauritanie

Cette édition 2026 devrait aussi accueillir le parc national du banc d’Arguin (PNBA), en Mauritanie, qui a préservé au sein de ses frontières une pêche de subsistance sur les lanches traditionnelles, pratiquée par les Imraguens. Un exemple que Wolfgang Idiri et Elhadramy Ahmed Deida, responsable de la communication du PNBA, ont présenté aux acteurs européens, « et qui pourrait être imité en France », selon le second.

« Cette édition était ambitieuse par son programme, mais nous en sommes très contents, car il y avait du public [environ vingt à quatre-vingts personnes selon les tables rondes], assure Wolfgang Idiri. Et je suis particulièrement heureux d’avoir aussi pu inviter les acteurs locaux, charpentiers de marine, pêcheurs, jouteurs, rameurs, pour la dernière table ronde, où ils ont pu parler de leur quotidien et de leurs difficultés. » M. L.-C.

Image : Affiche d’Escale à Sète 2026

Publié dans Le Chasse-Marée 346 – Août-Septembre 2025