
Ancien élève de l’École de santé navale, Dominique Jégaden a exercé en mer et à terre. Également maître de conférences associé à l’Université de Bretagne occidentale, il a dirigé et signé entre 2022 et 2024 quatre monographies sur des sujets médicaux, historiques ou contemporains, publiés par la Société française de médecine maritime (SFMM). L’une s’intéresse aux scorbut et béribéri, qui ont sans doute causé plus de victimes que toutes les batailles navales – on vous épargne les symptômes. « Entre la fin du XIVe et le début du XXe siècle, le scorbut aura été un perturbateur essentiel et majeur de toute l’histoire maritime occidentale (alors que le béribéri l’aura été tout autant pour les marines extrême-orientales, chinoise et japonaise en particulier). »
On apprend, entre autres, que Cartier fit macérer l’écorce d’un arbre au Québec (appelé « bière de sapinette ») pour soigner ses équipages, et que le jus d’agrume, le meilleur remède à cette carence en vitamine C, doit se boire frais et non chauffé, contrairement à ce qu’enseignait James Lind, un médecin écossais, dans son Traité du scorbut (1753). Le remède mettra du temps à s’imposer : cette maladie mortelle n’est éradiquée qu’à la fin du XIXe siècle « du fait de l’approvisionnement des navires en végétaux frais et en jus de citron ».
Ancre et Caducée (une histoire de la médecine maritime contemporaine), La Santé mentale des gens de mer et La Naupathie sont les trois autres ouvrages de Dominique Jégaden. N. C.
Publié dans Le Chasse-Marée 344 – Avril-Mai 2025