Journaliste britannique, Sophie Elmhirst cherchait des personnes qui avaient choisi de vivre sur l’eau pour un article, quand elle a découvert l’histoire de Maralyn et Maurice Bailey, à qui elle consacre son premier ouvrage. Il est vrai que l’odyssée de Cent dix-sept jours à la dérive, titre de leur livre paru en 1974 (chez Arthaud en France), ne laisse pas de marbre.
Ce couple d’Anglais avait entrepris un voyage autour du monde qui s’est brutalement interrompu au large des Galapagos : heurté par un cachalot, leur voilier coula en moins d’une heure, les laissant à la merci du Pacifique dans le canot de sauvetage, attaché à l’annexe qu’ils avaient réussi à sauver. Ils seront récupérés quatre mois plus tard par un navire de pêche coréen qui les ramena – en très mauvais état – à la vie et à la civilisation. Leur histoire fit le tour du monde et le récit de cette aventure, un best-seller.
Dessiné pendant leur lente dérive, et en partie payé avec les droits d’auteur, Auralyn II est lancé en 1975. Le couple repart cette fois en Patagonie avec trois équipiers qui auront du mal à supporter l’autoritarisme du skipper : « Pour Maurice, toute détente frôlait la dégradation morale », écrit la journaliste, qui éclaire la psychologie des deux protagonistes à la lumière d’éléments biographiques qui ne se trouvaient pas dans leur récit. Ceux qui ont lu le récit original trouveront la partie de la survie un peu longue – d’autant qu’elle est parsemée d’approximations de la part de l’auteure qui n’a jamais navigué. Pour les autres, l’expérience gagne à être connue. N. C.
Paulsen, 272 p., 22 euros
Publié dans Le Chasse-Marée 346 – Août-Septembre 2025