
En décembre, la société Sogestran a baptisé le premier navire fluvial français propulsé à l’hydrogène, le Zulu 06 : un automoteur de 55 mètres de long, capable d’emporter 400 tonnes de marchandises, équipé de deux piles à combustible de 200 kilowatts chacune et de batteries pour faire tampon. Il affiche une autonomie de 500 kilomètres.
« Le projet a été lancé il y a six ans maintenant et, à l’époque, le cadre réglementaire n’était pas complètement défini », explique Mathieu Longueville, chef de projet constructions neuves chez Sogestran. Le bateau est sorti des chantiers roumains atg, rachetés depuis par Piriou. Il est arrivé en France par ses propres moyens (avec une propulsion Diesel-électrique) et le système hydrogène a été ajouté en rétrofit. Pour des questions de sécurité, les piles à combustible sont dans un conteneur sur le pont du navire. Le Zulu 06 est actuellement en phase de réglages techniques sur la Seine (photo).
L’objectif de ce pionnier est d’assurer la distribution de produits en ville entre Bonneuil-sur-Marne et Gennevilliers, les ports en amont et en aval de Paris. Il remplacera ainsi une partie des camions qui circulent dans le centre de la capitale. Maniable et autonome grâce à sa grue qui lui permet de charger palettes et bigs bags directement sur le pont, le Zulu 06 est adapté à la logistique urbaine. À noter que son grand frère, le Zulu 03, doté d’un moteur Diesel, a livré des éléments du chantier de Notre-Dame de Paris ou le chronographe officiel des Jeux olympiques l’an dernier.
Le transport fluvial de marchandises en ville a en effet le vent en poupe. En 2023, le trafic de la logistique urbaine sur l’aire parisienne a fait un bond de 40 pour cent par rapport à 2022. Et d’autres villes s’y mettent. Un nouveau service de transport de marchandises va voir le jour cette année à Toulouse, via le canal des Deux Mers. Les tests sont en cours pour un lancement commercial prévu en septembre, avec les navires électriques de River Connect. A. T.
Publié dans Le Chasse-Marée 344 – Avril-Mai 2025