
Les lecteurs et amis de Pierre Loti l’attendaient depuis si longtemps qu’ils avaient fini par ne plus y croire… Mais si, c’est fait, sa maison – l’antre insolite d’un invraisemblable écrivain – a enfin rouvert ses portes en juin dernier. Après des travaux colossaux, qui portaient sur la structure même du bâti, mis aussi sur la restauration des collections (armes, faïences, mobilier…) et des tissus (tentures, tapis, portières…), pour un montant de plus de 13 millions d’euros, les visiteurs peuvent à nouveau découvrir, ou revoir, la salle à manger gothique, le salon turc, la mosquée, la pagode japonaise, la salle chinoise… pêle-mêle de pièces exotiques héritées de sa carrière d’officier de marine. On y découvrira aussi une salle consacrée à son frère Gustave Viaud, et la chambre d’enfant de l’écrivain. Le petit jardin, où il enterrait ses chats, a lui aussi été restauré.
Pas question, cependant, d’abîmer à nouveau le bijou : la maison se visite sur réservation par petits groupes de dix personnes, sous la conduite d’un guide. Deux bâtiments jouxtant les deux maisons historiques, réunies par Pierre Loti en 1895, abritent par ailleurs une librairie et un salon pour écouter des extraits de ses œuvres. Une visite vraiment incontournable, y compris pour ceux qui n’ont jamais lu une ligne de l’auteur de Mon frère Yves, tant elle constitue une porte d’entrée pour aborder la personnalité riche et complexe de cet écrivain si singulier. N. C.
Publié dans Le Chasse-Marée 346 – Août-Septembre 2025