En mars 2025, la ville de Moëlan-sur-Mer a célébré la restauration de sa digue et de son feu, qui ont bien failli disparaître sous les assauts répétés des tempêtes. Ce môle, qui protège le port depuis 1894, a été érigé après une demande faite en 1890 par cent vingt-quatre marins-pêcheurs. Un feu lui fut ajouté en 1908.
En 2020, après avoir constaté des dégâts importants, des travaux d’urgence sont menés pour consolider l’ouvrage. Les élus municipaux, conscients qu’ils ne suffiront pas, engagent une demande de financement pour des travaux plus lourds, mais elle reste sans réponse.
En janvier 2023, une brèche apparaît au pied de la digue, créant une faiblesse face à la houle. En mars 2023, la société Marc Sa, venue évaluer la situation, alerte la mairie du danger imminent d’écroulement de la digue. Marie-Louise Grisel, maire de Moëlan-sur-Mer, se fend à nouveau d’un courrier à la préfecture et à la sous-préfecture… en vain. C’est finalement l’effondrement du feu et du musoir (l’extrémité de la digue) lors d’une nouvelle dépression, le 23 mars, qui réveille définitivement les esprits. En une journée, le conseil municipal vote les travaux d’urgence. Tous les financeurs possibles, l’État, la Fondation du patrimoine – le môle est labellisé « port d’intérêt patrimonial » depuis 2016 –, la région, le département du Finistère, Quimperlé communauté… sont sollicités. Le chantier est estimé à 913 000 euros, soit le tiers du budget de la ville.
Début avril 2023, les travaux débutent. La digue, constituée à l’origine d’une structure creuse en bloc de granite remplie de roches, s’est complètement vidée sur plus de 6 mètres de long. Quelque 200 tonnes de béton à prise rapide sont injectées, auxquelles s’ajouteront les pierres d’origine tombées à l’eau, avant que la digue ne soit refermée, en juillet 2023. En novembre suivant, l’édifice tient bon lors de la tempête Ciaran. En mars 2024, le môle retrouve finalement son feu, d’une portée de 12 milles, la lanterne d’origine restaurée étant désormais fixée sur un mât en acier. M. L.-C.
Publié dans Le Chasse-Marée 345, juin-juillet 2025
© Mémoires et photos de Moëlan
