La ligne de mouillage

 

Elle est composée d’une chaîne et d’un cordage textile – exclusivement -, l’étalingure. Celle-ci doit toujours être amarrée dans le fond du bateau mais facilement accessible, sur un anneau ou autour d’une varangue, soit à l’aide d’un tour mort ou d’un nœud de chaise, soit avec un nœud d’étalingure, c’est-à-dire un tour mort repassé dans lui-même et muni d’un petit amarrage. Enfin, sur la chaîne ou sur l’ancre, les manilles doivent être freinées d’un solide fil de fer ou de textile synthétique qui sera régulièrement contrôlé.

Ligne de mouillage
© Francis Holveck

Si on mouille directement sur câble, celui-ci se frappe sur l’organeau de l’ancre avec un nœud de grappin, amarrage solide et sûr (75 % de résistance à la rupture) qui évite le ragage – le pire ennemi des amarres -, car il enserre fortement le métal. Classiquement constitué de deux tours morts dans lequel on repasse la première demi-clef avant de terminer par une deuxième, on peut d’ailleurs, pour répartir la pression sur plus de surface et limiter encore l’effet d’abrasion, le réaliser avec trois ou quatre tours morts au lieu de deux indiqué sur le schéma en les souquant fortement pour que seul le dormant travaille. Le seul inconvénient de ce noeud fréquemment employé réside dans la difficulté à le défaire s’il a été soumis à de forte tractions et qu’il est mouillé (ce qui n’empêchera pas pour autant de génoper le courant sur le dormant, ou de le passer dans un toron s’il est destiné à rester à poste).

Ligne de mouillage
© Francis Holveck

Pour éviter de l’ancre ne reste au fond le moment venu d’appareiller, on frappera sur son diamant un orin pour pouvoir le dégager si celle-ci vient à se bloquer sous une roche, une épave ou un autre mouillage. L’orin pouvant être capelé avec un simple nœud de chaise, rien n’empêche pour autant d’utiliser le nœud prévu à cet usage, en l’occurrence le nœud d’orin, composé seulement de deux demi-clés à capeler. Si la longueur de l’orin est équivalente à un peu plus de la hauteur de l’eau, on munira à son extrémité d’une bouée qui servira à le repêcher. Plus long, il pourra éventuellement être tourné à l’avant du bateau, en prenant toutefois garde qu’il ait une longueur suffisante pour ne pas risquer de relever l’ancre et de faire un chasser quand la mer monte !

 

Ligne de mouillage
© Francis Holveck

Si le vent ou le courant sont soutenus, il conviendra d’empenneler, c’est-à-dire de mouiller une deuxième ancre dans le prolongement de l’ancre principale de façon à ce que les deux ancres travaillent ensemble pour empêcher le bateau de chasser. Si on empennelle avant de mouiller, le câble de la petite ancre ou du grappin est fixé au diamant de la grosse ancre par un nœud de grappin. Si le bateau est déjà mouillé, on utilise l’orin de la première ancre sur lequel on capelle la petite ancre par un nœud d’étalingure.

 

Enfin, pour tourner une chaîne à bord, soit on effectue des tours morts sur une bitte ou un taquet, soit, si on se sert d’un guindeau, on utilise le nœud de remorque, amarrage particulièrement simple consistant à faire une boucle dans le courant de la chaîne, que l’on capellera sur la poupée après l’avoir fait passer sous le dormant de la chaîne.