
Fin mai, pendant le pont de l’Ascension, l’École navale et le club nautique de Morgat accueillaient les Corsaire pour le Grand prix de l’École navale (GPEN) – en cette année impaire, le titre de champion de France sera délivré cet été pendant le National Corsaire à Ouistreham.
Venus de tout le territoire (Lyon, Vichy, Bordeaux, Île-de-France, Normandie, Pays de la Loire et Bretagne), treize Corsaire, vingt-deux quillards en inter-série (Tempest, Aile, Open 500) et vingt Open 5,70 ont partagé le plan d’eau de la baie de Morgat et assuré le spectacle. Les concurrents ont régaté dans des conditions estivales, sous un ciel changeant, alternant soleil et nuages, lors de trois manches de vent léger le jeudi après-midi, une seule manche dans un thermique peinant à s’établir pour souffler franchement en fin de journée le vendredi, et trois manches le samedi matin dans un vent léger de force 2 à 3. Déjà vainqueur de la Coupe de Rivière sur l’Erdre, le spi bleu du Gitan, de la famille Roudevitch, a pu arborer son large sourire pour cette deuxième victoire consécutive.
C’était une belle course, dans un paysage magnifique, avec une participation en hausse cette année et une fameuse ambiance… voilà une excellente manière de poursuivre la saison de régates de l’as Corsaire !
Au même moment, une douzaine de Corsaire venus de toute la France, de Suisse ou d’Allemagne, animaient la flottille des petits classiques habitables de la Semaine du Golfe, dans le Morbihan, au départ d’Arradon. Morlo, le bateau de Renaud Guillaume, en a profité pour se faire tirer le portrait devant un magnifique sinago et le phare de Port-Navalo, bien gîté, son équipage au rappel, sous un ris et foc. L’ambiance était excellente et les moments sur terre aussi bons que ceux passés en mer : pique-nique, spectacles, repas et autres animations. Sur l’eau, du trois-mâts de 40 mètres au voile-aviron de 4,20 mètres, tout le monde est traité avec le même amour et respect par les organisateurs et les spectateurs.
Malgré l’apparente cohue que révèlent les photos, naviguer dans le golfe dans ces conditions est fort rassurant : bateaux de sécurité positionnés devant les coins critiques, navigations dans le sens du courant, VHF en veille permanente, organisation et documents de navigation sans faille, bénévoles efficaces et engagés… Cela n’empêche pas les petits incidents : Camao, un Corsaire, basé habituellement à Plougrescant, a participé au sauvetage d’un petit voile-aviron qui prenait bien trop d’eau ; le Corsaire et son équipage ont veillé sur les malheureux et les ont rassurés le temps que les secours arrivent.
Cette année, le golfe du Morbihan a connu toutes les sortes de vents, du soutenu en début de semaine – qui a permis de confirmer que les Corsaire tiennent bien quand ça souffle – à l’évanescent pour le vendredi, jusqu’au parfait pour la Grande Parade. Le samedi, une étape improvisée a entraîné toute la flottille 1 jusqu’à l’île d’Houat dans la matinée. Les bateaux sont revenus l’après-midi vers l’entrée du golfe dans un très long bord de travers accompli en moins d’une heure et demie pour rejoindre la Grande Parade. Un magnifique souvenir, particulièrement apprécié par Renaud et les autres participants accueillis avec bonheur dans le port de l’île d’Houat.
Les douze Corsaire participants ont confirmé leur grande popularité auprès des spectateurs et curieux ; de nombreux amateurs ont posé des questions aux escales et certains ont pu avancer dans leur projet d’achat d’un Corsaire. On espère qu’ils rejoindront vite l’as Corsaire et ses rassemblements…
Pour conclure cette riche semaine, une drôle de rencontre a eu lieu sur le chemin du retour : de retour du gpen vers Paris cet après-midi, Mamuz, son tracteur et son équipage s’arrêtent sur une aire d’autoroute après Rennes pour pique-niquer. Au moment de repartir, un véhicule se gare à côté avec sur la remorque un magnifique Corsaire, immatriculé à Stuttgart, de retour de la Semaine du Golfe ! Ils étaient aussi surpris que nous de se retrouver ainsi côte à côte. On échange en franco-allemand avec les propriétaires qui viennent régulièrement à Arradon avec des amis pour ce grand événement international. Le bateau, construit par Amiguet en Suisse, date de 1960 et son propriétaire l’a depuis trente-sept ans. La conversation tourne un peu court par manque de vocabulaire et chacun reprend son chemin vers Paris ou Stuttgart. Elle reprend plus tard par mail et on apprend qu’Eberhard, le skipper de Peppone, en est à sa quatrième participation, qu’il bichonne son magnifique bateau depuis de longues années et qu’une fois retraité (très bientôt), son projet est de rejoindre les régates des circuits français et suisse.
Cette histoire illustre bien la polyvalence du Corsaire qui sait aussi bien aller vite autour de trois bouées que faire le beau au milieu des bateaux de patrimoine. Ce qui confirme notre slogan : « Régate ou croisière, le Corsaire sait tout faire » !
Marc Lafagne, de l’AS Corsaire