Une histoire très ancienne
Très tôt, l’homme a compris l’intérêt d’utiliser des racines ou des lianes, et donc l’art de les nouer. Les premières fibres naturelles sont tressées au néolithique, dès lors les progrès en la matière ne cesse plus, permettant notamment de haler les objets de plus en plus lourd en unissant la force des hommes, ou d’amarrer des troncs pour faire un radeau. Ainsi, les Égyptiens réalisaient des bouts à trois torons de très bonne qualité comme l’ont montré les exemplaires découverts dans la chambre des trésors de la pyramide de Toutankhamon.
Pour autant, il faudra attendre la construction des grands arsenaux des marines européennes pour assister à une véritable industrialisation dans la confection des cordages. Ainsi, cette fabrication systématique participait de l’activité des lieux au même titre que la construction des coques, des espars et des canons. À Rochefort par exemple, où l’arsenal est créé sous Louis XIV, on construit une corderie gigantesque – l’édifice mesure 374 mètres de long – d’où sortiront des cordages long d’une encablure, soit 193 mètres. Il faut dire quelle époque, un vaisseau de 1000 tonneaux embarque pas moins de 50 tonnes de cordage !
Cette activité décline au XIXe siècle, notamment à cause de l’arrivée de la vapeur et d’autres matériaux vont peu à peu supplanter les cordages naturels, comme les câbles métalliques puis, dans les années 1950, les fibres synthétiques. Aujourd’hui encore, les marins apprennent à tirer parti des nouveaux matériaux, comme le Vectran, le Spectra, etc.