Les palans

Les palans sont constitués de deux poulies et d’un cordage qui les relie, le garant. Le rôle est de démultiplier la force du marin. En utilisant les poulies simple, double ou triple, on obtient par combinaison cinq types de palans différents selon la force dont on veut disposer. Chaque partie du garant qui va d’une poulie à l’autre est appelé brin. On a ainsi des palans à deux, trois, quatre, cinq, six brins. En théorie, chaque fois qu’on ajoute un brin, on multiplie la force exercée par deux, trois, quatre, cinq ou six. En réalité la résistance créé par le frottement entre les brins et des réas s’accroît plus vite que la puissance. Ainsi la friction diminue la force du palans.

© Francis Holveck

Il faut savoir que plus un palan et démultiplié et plus il travaillera lentement. Il est plus avantageux, quand on commence à hisser une voile, de le faire à la volée, en direct, tandis qu’un autre équipier reprends le mou du palan. Ce dernier donne toute sa puissance à la fin quand l’intervention en direct devient trop dure.

 

Pour gréer un palan, on met, dans le bon sens, les poulies à plat sur le pont. La poulie supérieure étant placée à droite et la poulie inférieure à gauche, on enfile le cordage dans le premier réa de celle de droite, et on continue d’un réa à l’autre jusqu’au ringot sur lequel on va capeler le dormant.

 

Un palan simple est constitué de deux poulies simples. Ce palan à deux brins donne théoriquement une force multipliée par deux et par trois si on utilise la poulie supérieure comme élément mobile. En réalité, avec le frottement, le multiplicateur vient devient 1,7 et 2,4 avec des poulies en bois (pour un coefficient de frottement de 1,1).

 

Ce type de palan léger peut être utilisé avec une poulie à fouet ou à croc. Appelé palan du dimanche ou palan-mousse dans la marine traditionnelle, il peut servir à des interventions ponctuelles sur des manœuvres où la force humaine directement appliquée s’avère insuffisante, comme une écoute de foc à border sans winch par exemple.

 

Le palan à trois brins est constitué d’une poulie double et d’une poulie simple. Son multiplicateur théorique est de 3 et de 3,5 selon que la poulie supérieure est l’élément mobile ou non. Mais le multiplicateur réel n’est que de 2,4 et 3,1, toujours pour un coefficient de frottement de 1,1.

© Bernard Ficatier

Le palan en quatre se compose de deux poulies doubles. Pour le même frottement, son multiplicateur et de 3,1 et de 3,7. Le palan en cinq se grée avec une poulie double et une poulie triple. Toujours dans les mêmes conditions, on obtient 3,7 et 4,2. Avec deux poulies triple on obtient un palan en six. Son rendement est de 4,2 et de 4,7. Il est lourd, et ses performances sont médiocres. Les poulies modernes donnent de meilleurs rendement mais, pour des efforts importants, les winches, guindeaux et cabestans prennent avantageusement le relais.