La résistance des cordages
Autrefois, pour apprécier la résistance d’un cordage, les marins utilisaient une méthode de calcul très approximative mais efficace qui consistait à élever au carré le diamètre du bout, avant de multiplier par dix le chiffre obtenu puis de diviser ce résultat par le nombre de torons, ce qui donnait la charge maximum d’utilisation avec une :marge de sécurité de 30 % à 50 %. Par exemple, pour un cordage de 20 mm de diamètre commis en trois on obtenait : 20 x 20 = 400 ; 400 x 10 = 4000 ; 4000 : 3 = 1333,33
Ce cordage pouvait donc supporter jusqu’à 1,3 tonnes de traction.
Aujourd’hui, les fabricants donnent dans leur catalogue les chiffres de résistance bien précis pour chaque type de cordage, ces données devant être considérées comme applicables à un filin neuf et sans nœuds. En effet, d’une part l’usure amoindrit les qualités mécaniques d’un bout, et d’autre part un nœud peut diminuer jusqu’à 50 % de charge de rupture. Il faut donc toujours prendre une marge de sécurité importante qui va déterminer la charge maximum d’utilisation.
Outre la résistance, il est également nécessaire de prendre en compte l’allongement en travail au moment de choisir un cordage. Par exemple, pour une drisse ou une écoute, il faut choisir une fibre ayant peu d’allongement- polyester, kevlar, carbone, câble d’acier – alors que pour l’amarrage ou le mouillage un cordage soupe sera mieux adapté (polyamide, polyéthylène, polypropylène).
Enfin, au moment de prélever dans une glène les quelques mètres de cordage dans vous avez besoin, n’oubliez pas de prendre en compte le rétrécissement que prend tout filin avec le temps, soit environ 10 % de la longueur totale. N’oubliez pas non plus de considérer que chaque nœud pour chaque épissure consommera près de 50 cm de bout. Bref, vu le prix des cordages vous aurez compris qu’il vaut mieux prendre un peu de marge plutôt que de se retrouver avec 25 mètres de bout inutilisables alors que vous auriez eu une très jolie driss en achetant deux mètres de plus !