Par Gilles Millet - Une solide carrure, une courte barbe et des yeux bleus comme la mer suffisent à décrire Jean-Pierre Guillou, véritable archétype du Breton de la côte. Trégorrois de souche, ce quinquagénaire est né à Lanmodez, sur les bords de l'estuaire du Trieux. Son père a fait l'école des mousses à Brest, son grand-père, ancien cap-hornier, était fermier armateur, comme beaucoup de gens de la "presqu'île" — entre les rivières Jaudy et Trieux. Côté maternel, l'autre grand-père a "fait Islande", sur une goélette chasseur, avant d'embarquer sur les vapeurs charbonniers de la PLM. Ajoutons à ceux-là une collection d'oncles et de cousins qui ont mis sac à bord de tous les navires du monde, et l'on ne s'étonnera pas si les affinités de Jean-Pierre Guillou sont, depuis sa plus tendre enfance, tournées vers la mer. Et pourtant : "Il n'y a que moi qui aie mal tourné, se plaît-il à dire en souriant; j'ai été prof!"