Pour une longueur et une largeur données de navire, comment disposer du maximum d’espace habitable, avec terrasse, le tout de plain-pied et en demeurant navigant ? » Telle est la question que s’était posée l’architecte naval nantais Marc Ronet il y a quelques années au moment de concevoir un projet de « house-boat » fluvial. La réponse était alors apparue sous forme d’un catamaran,
une configuration qui présente une résistance à l’avancement moindre que celle d’un monocoque tout en offrant une grande stabilité latérale et de route ainsi qu’une sécurité accrue grâce aux nombreux compartiments étanches. Ce bateau mesurait 12 m de long pour 4,50 m de large, gabarit permettant de sillonner la quasi-totalité des voies navigables de France et d’Europe. « Il s’agissait également de rechercher la simplicité afin de réduire les coûts de fabrication et d’entretien, explique Marc.
Les coques étaient identiques, avec des entrées d’eau fines et une parfaite intégration des propulseurs sous les voûtes. La partie habitable était un véritable appartement avec une grande chambre donnant sur la plage arrière, une autre avec lits superposés, une salle de bains,
un salon-cuisine donnant sur la terrasse avant et bien entendu un poste de pilotage intérieur… »

Et l’architecte de poursuivre :
« Il y a un peu moins de deux ans, un client m’a contacté pour travailler autour de ce programme. Le bateau ferait 11,99 m de long mais seulement 3,50 m de large – 0,50 m de tirant d’eau et 3,10 m de tirant d’air –, une contrainte dictée par les caractéristiques de sa place de port sur l’Erdre.
Son programme consistait essentiellement à rester à quai mais avec tout de même la possibilité de naviguer quelques jours sur la rivière. » Ce catamaran baptisé Pax3 a été récemment lancé. Propulsé par un moteur hors-bord de 15 ch et doté d’un propulseur d’étrave, il a été construit en contre-plaqué stratifié par le chantier lorientais Sailwood qui a également réalisé l’ossature bois de la partie habitation. Le client s’est chargé du bardage et des emménagements de son « appartement » de 24 m2 désormais mouillé en plein cœur de Nantes près de l’île Versailles.