Il ne lui manque plus que ses voiles… Mais déjà Romance peut de nouveau quitter le quai. Il y a un an, Pierre Sykora faisait l’acquisition de ce yacht dont il a mené la fin de la restauration. En parallèle, et avec la complicité de quelques amis dont Benoît Jarry et Florence Viard, il a entamé des recherches sur son histoire, commencée au début des années trente dans le Nord de la France…

Le 13 juin 1934, à Boulogne-sur-Mer, les chantiers de la Liane sortent de leur hangar ce voilier, construit sous le nom de Saint-Georges, et qui devient alors Romance. Le nom de son architecte est incertain : est-ce Talma Bertrand, ou le chantier a-t-il été inspiré par les réalisations de John Alden qu’il avait présentées en France à la veille de la construction de Romance ? On sait en revanche que ce bateau de 13,40 m de long (9 m à la flottaison, 3,44 m de large, 1,70 m de tirant d’eau) construit en chêne, teck et acajou a été mis sur cale pour Désiré Willocq (1882-1960), fils de Jacques Désiré Willocq auquel il est alors associé à la tête de l’équipementier automobile Ducellier.

Désiré Willocq ne se séparera de Romance qu’en 1960, quelques mois avant son décès. Alexandre Bordes, descendant des célèbres armateurs, en deviendra le deuxième propriétaire, suivi trois ans plus tard d’Henri Walter, chirurgien-dentiste du Territoire de Belfort. En mars 2005, Anne Halna du Fretay, fille d’André Walter, prendra la succession de son père. Mais le temps lui manque pour s’occuper comme elle le souhaite du bateau, qui entre néanmoins en restauration, avec les conseils et l’aide de Serge Sourd, alors vice-président de l’association des Pointus de Sanary. En juillet 2017, c’est à André Costantini que Pierre Sykora a acheté Romance. Le pont et les espars avaient alors été refaits, un peu du bordé également, ainsi que le calfatage… Avec Benoît Jarry, Pierre a travaillé sur les emménagements qui ont intégralement été déposés, ainsi que les hiloires de rouf qu’ils ont remplacées.