La guerre des pédalos est le neuvième volume des aventures de Lou Pilouface, héroïque minette embarquée à bord du Coriace, le remorqueur de son oncle Boniface, rustaud fort en gueule aux jurons salés mais au coeur tendre, dans le fond. Le premier, Passagère clandestine, voyait Lou se glisser à bord du Coriace malgré son ombrageux tonton, une fois que sa mère, cantatrice, était en tournée au loin. Lou bénéficie de complicités pour se faire une place à bord aux côtés de Titus Topinambour, le mécano, de Ticho Dubayou, le cuistot, et du matelot à longues oreilles Spidi Dimilwatt…

Après une escale au Mexique où embarque Anastasie, jeune élégante façon Jour des morts, l’équipage est au complet. Il ne faut pas moins de cette équipe de choc pour déjouer les malfrats qui embarquent sous les ordres de Gédéon Le Brutal, commandant sans foi ni loi du remorqueur concurrent L’Étoile de Fer.

C’est la lutte des bons contre les méchants, de l’ingénuité contre les brutes et de la joie contre la cupidité. Une lutte sans fin sans doute… mais en attendant la victoire ultime, on se régale des petites batailles et des succès qui concluent chaque épisode de la série, menant le fier remorqueur sur toutes les mers du monde.

On peut lire ces livres aux petits ou les leur offrir pour leurs premières traversées littéraires en solitaire et sans assistance. Ils sont rigolos, tendres, palpitants, les personnages en sont attachants… mais si nous les évoquons ici c’est aussi parce qu’ils sont magnifiquement illustrés par quelqu’un qui s’intéresse vraiment aux bateaux et à l’univers maritime ; de ce point de vue, François Place, illustrateur magistral de Stevenson, de Hemingway et auteur de nombreux albums ou romans graphiques, joue juste, il a la plume absolue et l’on n’y trouvera pas de fausse note. Or il n’y a pas d’âge pour les beaux bateaux, bien dessinés, pas plus que pour la belle musique ou la bonne nourriture…

Lou Pilouface (neuf volumes parus) François Place, Gallimard jeunesse, chaque volume : 64 p., 5,80 €