Des bulles pour arrêter les déchets plastiques transportés par les rivières, avant qu’ils ne se jettent dans les mers et les océans ? C’est ce qu’a imaginé The Great Bubble Barrier (« la grande barrière de bulles »), une entreprise créée en 2016 à Amsterdam, aux Pays-Bas, avec le soutien de l’Union européenne. Les bulles sortent d’un tube en pvc placé en diagonale sur le fond d’un fleuve, d’une rivière ou d’un estuaire, connecté à un compresseur. Elles couvrent toute la colonne d’eau, en largeur et en hauteur, comme un rideau. Les déchets plastiques d’un millimètre à un mètre qui se heurtent à ce rideau, sont bloqués leur descente, et entraînés par le courant jusqu’à un système de captage installé à l’extrémité la plus en aval du tube. Des tests effectués à petite échelle, puis un essai de trois semaines sur la rivière de l’IJssel, en 2017, ont montré que 86 pour cent des plastiques descendant le courant étaient ainsi récupérés. À l’automne 2019, une barrière de bulles était installée sur le canal de l’IJ, qui relie le lac de l’IJssel à la mer du Nord. Si cette innovation peut répondre au problème du déversement de plastiques dans les mers par les rivières tout en laissant libre passage, selon ses promoteurs, aux poissons qui suivent le cours d’eau, elle pose question notamment du fait de ses besoins énergétiques, puisque la barrière de bulle doit pouvoir fonctionner continuellement.