Cela fait un an que Didier Cariou  – qui nous a emmenés à  Ar-Men en Ilur (CM 256) avant  de nous faire vivre un tour de l’île  de Sein en Drascombe (CM 283) –  travaille à la construction  d’un Chebacco à Plogoff dans  le Cap-Sizun (Finistère). Conçu par  l’architecte américain Phil Bolger  (1927-2009), ce dériveur  transportable de 6 m de long pour  2,30 m de large est doté d’une  petite cabine pouvant accueillir  deux personnes pour la nuit.  La coque à fond plat est à bouchains  vifs. Le gréement est composé  d’une grand-voile houari et d’un  artimon bermudien. Mais, comme  à son habitude, Didier a choisi  de modifier légèrement le plan  de Bolger. « J’ai porté la longueur  à 6,60 m, proportionnellement,  sans modifier la largeur.

Le Chebacco ayant la réputation  d’être sous-toilé, j’ai reculé le mât  principal pour gréer un foc  sur bout-dehors. Enfin, j’ai ajouté  un clin entre la sole et la muraille  afin de faciliter la construction,  l’avant étant particulièrement vrillé. »  Au terme de 1 200 heures de travail,  la coque est désormais presque  terminée. « Chaque clin a été réalisé  d’après un gabarit consistant  en un treillis de lattes monté sur  la structure, puis déplacé sur la feuille  de contre-plaqué sans qu’il perde  sa forme. Après découpage à la scie  sauteuse, finition du chant au rabot  et ponçage, ce clin permet  de réaliser son symétrique. »  Une fois la coque stratifiée  à l’intérieur comme à l’extérieur,  Didier a appliqué les deux premières  sous-couches de peinture.

Il a ensuite réalisé et monté les  ferrures, fabriqué le safran, terminé  la peinture. La dérive (en Inox de  12 mm d’épaisseur) et son puits ont  alors été montés, tout comme la  quille en lamellé-collé de sapelli, la  contre-étrave et le tube de jaumière.  « Il est déjà loin, se souvient Didier,  le temps où je réalisais la maquette  de ce bateau au 1/8 – cotes anglaises  obligent – ainsi qu’une demi-coque  pour le visualiser et m’aider tout  au long de ce chantier. »  Didier estime qu’il est aujourd’hui  à mi-parcours. Une fois la coque  à l’endroit, il aura encore à réaliser  les emménagements, le pontage,  les espars… Mais ce sera pour  cet hiver, l’été et l’automne étant  réservés à la navigation.  « La construction doit rester  un plaisir, dit-il. Je ne compte pas  mes heures. Aussi, la date de fin  de chantier sera connue… quand  le bateau sera terminé ! »