Spécialiste du navire de travail, le chantier Hénaff, au Guilvinec (Finistère), n’avait pas construit de bateau en bois depuis cinq ans quand il a mis sur cale, l’été dernier, le Stellac’h II, un coquillier-goémonier pour le patron-armateur Régis Bouzéloc, de Portsall, qui travaillait jusqu’alors avec le Stellac’h, une unité du même type lancée en 1965 chez Sibiril à Carantec. Le cabinet Coprexma, basé à Pont-l’Abbé, en a relevé la coque avant qu’elle ne soit déchirée, début 2019, dans le but de s’en inspirer pour le nouveau navire. Le Stellac’h II reprend ainsi les principales caractéristiques de son aîné, avec toutefois une largeur un peu plus forte lui donnant une plus importante capacité de charge. Il mesurera 10,98 mètres de long (10,08 m entre perpendiculaires) pour 4,94 m de large et 1,70 m de creux, sa propulsion étant assurée par un pod hydraulique alimenté par un moteur John Deere. Pour mener à bien cette construction tout en chêne, Jacques Hénaff a dû recruter : son équipe réunit aujourd’hui de six à huit charpentiers, sans compter Régis Bouzéloc, qui a pris en charge la mécanique, l’électricité et l’électronique de son bateau. Lancé le 4 avril dernier, le Stellac’h II a rejoint depuis le Finistère Nord où seront réalisées les finitions. Le navire travaillera ensuite depuis Portsall à la belle saison pour la récolte du goémon, rejoignant Brest l’hiver pour draguer la coquille. À noter enfin qu’au sein du chantier bigouden, Pauline Hénaff-Jézéquellou prend la succession de son père à la direction de l’entreprise, créée par son arrière-grand-père en 1928.