Comment valoriser les étoiles de mer ? Honnies par les pêcheurs, notamment parce qu’elles se nourrissent d’huîtres et de coquilles Saint-Jacques, celles-ci seraient en outre de plus en plus nombreuses, et sont aujourd’hui considérées comme des nuisibles. La question n’étant pas nouvelle, des solutions sont explorées depuis 2015 pour trouver un débouché aux quantités importantes d’échinodermes pêchés, notamment, en même temps que les coquilles Saint-Jacques. Leur transformation en compost ou en farines animales, ou encore leur méthanisation n’ont pas donné de résultats probants jusqu’ici, mais l’étoile de mer s’avère capable, selon Guillaume Massé, chercheur à la Station marine de Concarneau du Muséum national d’histoire naturelle, de « synthétiser de nombreuses molécules à haute valeur ajoutée pour les domaines de la santé, du cosmétique ou de l’agroalimentaire. »

Un projet de recherche sur deux ans, cofinancé par la Région Bretagne, le MNHN et le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, vient donc d’être mis en place. Il s’agira d’abord d’évaluer les stocks d’étoiles de mer disponibles afin de permettre une exploitation industrielle ne mettant pas en danger l’écosystème. Le recensement s’effectuera en premier lieu en Cornouaille, avant d’être étendu à la France entière, auprès des ports de débarquement, des pêcheurs ou des criées pour estimer la quantité d’étoiles de mer pêchée puis remise à l’eau faute de marché… Les chercheurs se pencheront ensuite sur les moyens de valoriser l’étoile de mer, « à l’instar du Canada, explique Guillaume Massé, où l’on a développé un antirides grâce à leurs propriétés régénératrices. »