L’art du contrebandier, c’est d’avoir un coup d’avance sur les forces de l’ordre. Et à l’heure où les entreprises de l’informatique trouvent un grand intérêt à embaucher des pirates, l’US Marine Corps s’intéresse de près, quant à elle, aux navires des trafiquants…

Depuis les années 2000, et malgré la difficulté de les repérer, les douaniers américains ont réussi à intercepter plusieurs bateaux semi-submersibles de 15 à 30 mètres de long transportant de la cocaïne ou de l’héroïne depuis l’Amérique du Sud. Ces « navires à profil bas » artisanaux sont construits en fibre de verre-polyester.

Manœuvrés par quelques hommes d’équipage, ces semi-submersibles naviguent entre deux eaux, le pont au ras de la surface. Les gaz du moteur sont recrachés dans l’eau afin de réduire la signature thermique de l’appareil, pour les rendre encore moins détectables. Les plus forts sont ainsi capables de transporter jusqu’à 10 tonnes de drogue sur une traversée transatlantique.

Ces engins (photo) sont si performants que le corps des Marines américains envisage de s’en inspirer pour améliorer les appuis logistiques des forces spéciales en opération, de préférence aux sous-marins d’attaque dont l’engagement dans les missions de ravitaillement est risqué et coûteux. Aucun détail n’est communiqué, mais on devine leur intérêt : simples et bon marché, reproductibles rapidement, ils sont aussi difficilement repérables étant donné leur petite taille et leur faible profondeur d’immersion. De plus, en collaborant avec les garde-côtes américains rodés à l’arraisonnement des navires à profil bas, les Marines espèrent bien profiter de leur expérience. N. J.

© CUSTOMS & BORDER PROTECTION/AFP