[COURRIER DE LECTEUR] L’association Temps Fête de Douarnenez a tenu à organiser cette année, malgré le  contexte particulier, un petit rassemblement maritime, Les Retrouvailles. Eh bien… malgré une longueur de quai réduite pour les bateaux, le temps maussade (on a eu de l’orage le premier jour), la limitation contrainte du public et le petit nombre de voiliers présents, c’était une sacrée réussite ! Le public était au rendez-vous, enthousiaste. À terre, les quelques animations étaient toutes de qualité. Quel plaisir d’entendre Jacques Nouy, ancien marin pêcheur, nous raconter la vie à bord des langoustiers en Mauritanie et aux Antilles, avant que l’association du Biche n’évoque son projet de transat dans le sillage du dundée Saint-Paul, opérant ainsi une magnifique transition entre passé et présent ! Outre un atelier de matelotage, les visiteurs pouvaient tout apprendre du bateau bois grâce aux charpentiers et aux bénévoles du chantier associatif du « D21 », une réplique de canot sardinier. Ces animations ont montré que le patrimoine vit toujours, fort de projets et d’idées, comme l’illustraient aussi les conversations qu’on pouvait poursuivre à la buvette, où régnait une ambiance franchement conviviale, que seules des fêtes de ce petit format peuvent offrir.

Mais c’est aussi sur l’eau, évidemment, que les fêtes ont été une réussite. D’abord parce qu’on a eu la chance de voir un nouveau venu, Swallow, ex-Genara, un haikutter construit en 1916 au Danemark et restauré à l’Aber Wrac’h par les armateurs de Rose of Argyll. Il en aura fait rêver plus d’un, ce superbe bateau, notamment grâce à ses belles manoeuvres. Pour le reste, c’était une sélection de qualité, avec Lola of Skagen, Iris, le cotre de Carantec As de Coeur et son frère en construction, et j’en passe… Pendant les trois jours de fête, tous sans exception nous ont régalés, à croiser ainsi dans la baie malgré le vent assez fort, sans jamais fatiguer semblait-il.

En fait, ces Retrouvailles étaient vraiment des fêtes maritimes. Ce n’était pas juste un décor, et le public s’en est rendu compte. Je n’ai pas connu Pors Beac’h, mais peut-être que cela ressemblait à ça. Je suppose qu’organiser de grandes fêtes est nécessaire pour toucher un plus « grand public » et générer une économie locale, mais ces Retrouvailles illustrent tout l’intérêt d’un plus petit format, plus simple, plus créatif, plus festif, qu’on soit visiteur ou marin.