Un Loctudy, un goémonier, un cotre Bégoc, une annexe traditionnelle… Il faut que je vende tous les bateaux que j’ai pour financer les travauxsur le Langoustier ! » Jean-Pierre Le Moign est un vrai amoureux des bateaux traditionnels. Après avoir longtemps travaillé dans la réparation navale, il s’est installé à son compte voici vingt ans à Lanvéoc (29) pour faire des demi-coques de voiliers de travail et de plaisance sous la marque L’Herminette. « Avec une petite préférence pour les bateaux de pêche, précise-t-il. Dans le même temps, j’ai collectionné les bateaux, non pas forcément pour naviguer – mon travail ne m’en laissait d’ailleurs pas le temps –, mais tout simplement parce que j’aime être entouré de bateaux ! »

Jean-Pierre a longtemps cherché un Langoustier Pichavant. « Un jour, j’en ai trouvé un à vendre à Audierne… sauf que quelques jours plus tôt je m’étais engagé pour l’achat d’un très joli petit cotre. Ce qui ne m’a pas empêché d’aller voir celui d’Audierne tout en expliquant la situation au propriétaire avec lequel j’ai passé ensuite tout l’après-midi à discuter. » C’est finalement à Ostende, en Belgique, qu’il a trouvé le bateau de ses rêves. « Mutine a été construite en 1955. Dans les années 1990, le Langoustier a été racheté à Saint-Malo par un Belge qui l’a ensuite fait restaurer dans son pays (CM 137). Il a ensuite pas mal navigué des deux côtés de la Manche et de la Mer du Nord. » Jean-Pierre a un peu hésité avant de se porter acquéreur. Du fait d’infiltrations par le pont, il y a d’importants travaux à mener… Mais finalement le cœur parle. Arrivé en France par camion, le bateau a été pris en charge par le chantier Férec de Camaret. Les travaux ont porté sur la membrure, le bordé… Le barrotage a été entièrement refait, comme les superstructures. Au final, c’est environ la moitié du bateau qui sera neuve. La mise à l’eau est prévue dans un an. Mutine sera basée en presqu’île de Crozon pour des navigations en rade ou vers l’Iroise.