Grandes retrouvailles depuis plus de trente ans, les fêtes maritimes de Douarnenez accueillent de nouvelles têtes d’affiche cet été. Parmi ces grands voiliers, Johanna Lucretia (ci-dessus). Construit tout en chêne à Gand en 1945, ce bateau de 22 mètres, prévu pour la pêche, a en fait été armé à la plaisance à partir de 1952, et gréé depuis en goélette à hunier. Johanna Lucretia est réputée véloce, et sa venue relance les régates de goélettes, avec La Recouvrance, la Belle-Poule et une autre nouvelle venue, l’ancien harenguier néerlandais Anna (TX37).

Gleaner, construit à Porthleven en 1878, vient lui aussi pour la première fois, et pour cause : après plusieurs décennies à terre, ce smack de Lowestoft a été reconstruit et il vient à peine de reprendre la mer. Gleaner a été regréé au tiers, avec une misaine à gambeyer, la plus grande en usage de nos jours, à notre connaissance. Du sport en perspective… Les autres lougres de Cornouailles apprécieront, de Guide Me (CM 260) à Grayhound (lire p. 58), qui ouvre les festivités en déchargeant à l’ancienne les fûts de vin de Bordeaux de la fête…

Le fret à la voile est encore à l’honneur avec Nordlys, qui arrive de Bornholm, et Lun II, le grand ketch d’Ulysse Buquen, rapportant son chargement du Portugal au port de Douarnenez, dont il est familier. Rappelons qu’il y a plus d’un siècle la galéasse Anna Rosa – fraîchement repeinte et présentée au Rosmeur – y apportait déjà de Norvège la rogue indispensable à la pêche à la sardine, et que la goélette Oosterschelde, fidèle à la fête, s’en venait en Cornouaille dans les années 1910 pour décharger du bois ou du charbon de Cardiff.

Quant au XVIIIe siècle, que la fête entend mettre en avant, gageons que Grayhound et La Recouvrance ont fait bonne provision de pétards pour le simulacre de combat naval programmé…

Les pilot cutters de Bristol et de la Manche, qui ne sont pas moins d’une dizaine au rendez-vous, doivent s’essayer à l’embarquement d’un pilote à bord de l’ancien ravitailleur danois Kaskelot.

Enfin, le très sérieux Défi des capitaines oppose les patrons les plus aguerris des grands voiliers à bord de Mini-miz’, voiliers au tiers dont la taille rappelle celle des Optimist, en moins grand. La dernière édition de cette épreuve impitoyable a été remportée par le patron d’Oosterschelde. Costauds ou poids plume, adeptes du gambeyage ou non, qui s’en sortira le mieux cette fois ? •