« Quand nous avons découvert, en 2018, l’épave du Stella maris, elle reposait, là, dans une eau cristalline, à 5 mètres de profondeur – c’était alors marée basse », se souviennent Michel Rolland, Michel Vrignaud et Yves Roy, membres de l’Association vendéenne de vidéo et d’archéologie subaquatique (AVVAS). Le site se présente comme un énorme tumulus orienté Est-Ouest, long de 16 mètres, large de 6 mètres et haut de 2 mètres. « Nous distinguions les strates des nombreux sacs empilés les uns sur les autres… amas gigantesque qui s’enfonçaient dans le sable. Le chargement de ciment (180 tonnes) était là, tout entier. Impressionnant ! » Le brick-goélette s’était abîmé le 7 septembre 1887 près du phare des Barges, devant Les Sables-d’Olonne, alors qu’il faisait route vers La Pallice depuis Boulogne-sur-Mer.
« En analysant plus avant le site, on comprend que le chargement a emprisonné toute la partie basse de la goélette dans un sarcophage de ciment… Ce ne sera pas notre seule découverte : sur un fond de 4 mètres, à environ 30 mètres au Nord-Est de l’épave, repose une curieuse dalle ouvrée en calcaire, longue de 2,60 mètres, large de 1,30 mètre et épaisse de 15 centimètres. Son poids est estimé à 1 500 kilogrammes ! À quoi correspond-elle ? A-t-elle un lien avec l’épave ? Fait-elle partie du chargement ? Pourquoi, si elle appartient à l’épave, s’en trouve-t-elle si éloignée ? »
L’AVVAS prévoit une campagne de fouille à l’été 2021, après obtention d’une autorisation auprès des autorités du DRASSM. « Il s’agira d’abord d’effectuer une topographie minutieuse du site. Une étude des éléments de la charpente nous permettra d’en apprendre un peu plus sur ce type de goélette encore méconnu. En attendant, nous avons déjà suivi les indices laissés sur l’épave, qui nous ont conduits en Bretagne, d’où provenait l’équipage (de Binic) et les pieux que chargeait la Stella maris, à Boulogne, d’où venait le ciment, fourni par la société Demarle & Lonquety, et jusqu’au Pays de Galles où le brick-goélette avait chargé du charbon.»